Si vos adolescents sont dans le système d’enseignement traditionnel, il y a de fortes chances qu’ils fassent de l’anglais pendant de nombreuses années sans être capables de vraiment parler. 
Mais pourquoi, au juste ? D’où vient ce blocage ?
Je vais commencer par vous ôter d’un doute : cela ne vient pas d’eux ! Comme tout être humain normalement constitué, ils sont doués du langage. S’ils parlent déjà une langue, ils sauront en parler une deuxième ou plus ! Il faut simplement réunir les conditions pour qu’ils puissent y arriver.
S’agissant des langues étrangères, il y a une mécompréhension générale sur la manière dont il convient de les transmettre.

Voici les 3 raisons principales pour lesquelles les adolescents se bloquent en anglais :

  • Les enseignements commencent trop tard : vous le savez peut-être, la période sensible du langage va de 0 à 6 ans et elle est le meilleur moment pour exposer les enfants à autant de langues que possible. Avant 6 ans, les enfants mobilisent spontanément des ressources extraordinaires pour acquérir leur(s) langue(s) maternelle(s) entièrement par l’écoute ! Les langues doivent tout d’abord être transmises oralement. Tous les enfants naissent avec la palette entière des fréquences de sons mais celle-ci se referme progressivement autour des sons entendus au quotidien. Or on ne peut pas prononcer correctement à moins d’entendre correctement et la seule façon de maintenir l’oreille ouverte est d’écouter des langues étrangères le plus tôt et le plus longtemps possible. Une fois refermée, avec un travail spécifique pourra rééduquer l’oreille un peu mais on ne rattrapera malheureusement jamais complètement ce qui a été perdu.

 

  • Ce n’est pas authentique : une langue vivante est une expérience profonde qui nous permet de construire notre identité et notre pensée pour ensuite l’exprimer.  C’est biologique, les jeunes le savent et le sentent. Nombreux sont ceux qui me parlent de leur “refus d’obstacle” parce qu’ils sentaient bien que les conditions n’étaient pas réunies pour réussir et ils ont raison ! Chacun d’entre nous porte en lui un espace authentique où vit la langue et son paysage que nous appelons culture que nous avons reçu de notre entourage. Il est donc illusoire de vouloir partager une langue qui ne vit pas en soi mais cela suppose que leur enseignant sache vivre son propre multilinguisme au quotidien et recréer une ambiance immersive pour ses élèves pour qu’ils puissent s’en nourrir à leur tour et construire leur propre espace linguistique anglophone. 
Paroles d’adolescents :
“L’anglais, ça ne me parle pas du tout.”
“C’est trop abstrait.”
“Je ne vois pas quand je vais m’en servir.”
“Je m’ennuie et on ne parle pas assez.”

Nombreux sont les ados qui me parlent de leur “refus d’obstacle” parce qu’ils sentent bien que les conditions indispensables ne sont pas réunies pour réussir et ils ont raison !

Chacun d’entre nous porte en lui un espace authentique où vit la langue et son paysage que nous appelons culture que nous avons reçues de notre entourage. Il est donc illusoire de vouloir partager une langue qui ne vit pas en soi mais cela suppose que les enseignants s’immergent en anglais au quotidien et sachent recréer une ambiance immersive pour leurs élèves afin qu’ils puissent s’en nourrir à leur tour et construire leur propre espace linguistique anglophone.

Voilà comment on transmet une langue !

  • L’approche est trop mécanique :
    Les méthodes actuelles d’enseignement ont vidé les langues de leur essence. L’approche mécanique en mode “meuble à assembler”, avec un coup de tournevis par ici et un present perfect par là, contribue à une vision utilitaire des langues or elles ne sauraient se résumer à une simple compétence technique. Les langues sont des ensembles complexes d’expérience de vie et servent à échanger entre êtres humains. Les jeunes auront beaucoup de difficulté à s’en saisir si on ne leur donne que des outils froids sans un contexte d’échanges réels car ils ne sauront pas quoi en faire. C’est ce que l’on constate très souvent d’ailleurs s’agissant des listes de vocabulaire ou des verbes irréguliers, où l’on s’attend à ce qu’ils piochent dans telle ou telle colonne ! C’est complètement absurde…
En résumé, l’anglais, ce n’est pas une matière scolaire comme les autres, non pas parce qu’il ne doit pas faire l’objet d’une étude approfondie – au contraire, cela peut être absolument passionnant –  mais parce qu’il ne s’apprend pas : l’anglais se transmet par la connexion avec l’autre, dépositaire authentique de cette langue et par des échanges réguliers et variés.
Toute tentative d’enseigner autrement que par l’immersion naturelle fabrique les fameux blocages.